Plus d’information sur le bassin versant de Mule Hole ici.
Plus d’information sur le bassin versant de Berambadi ici.
Bassins versants de Mule Hole et Berambadi
Les bassins versants de Mule Hole (4,1 km2; 11°720N, 76°420E) et Berambadi (84 km2; 11°47’5N, 76°39’3E) sont localisés sur le plateau du Deccan, dans la partie sub-humide du gradient climatique induit par les Ghâts de l’ouest (sud-ouest de l’Inde péninsulaire).
Climat
Le climat d’Inde du sud est contrôlé par la variabilité décennale de la mousson et des alternances de saisons sèches et humides. La saison sèche s’étend de mi-décembre à mai. La saison humide débute par la mousson du sud-ouest de juin à septembre et s’achève avec la mousson du nord-est d’octobre à décembre.
Le bassin de Mule Hole fait partie du parc national de Bandipur (Bandipur National Park), situé dans la zone de transition du gradient climatique. La pluviosité moyenne est de 1170 ± 260 mm/an depuis 2003. La température moyenne annuelle est de 22°C. L’évapotranspiration potentielle est d’environ 1050 mm/an. L’indice d’aridité, défini comme le rapport entre la pluie et l’évapotranspiration potentielle, est de 1,2. Le climat peut être classé comme tropical sub-humide.
Le bassin de Berambadi est localisé à la limite ouest du parc de Bandipur, dans des conditions légèrement plus sèches que Mule Hole avec une pluviosité annuelle de 900 mm à l’amont (ouest) et 700 mm à l’aval (est), c’est-à-dire proche de conditions semi-arides. L’évapotranspiration potentielle est d’environ 1100 mm/an et l’indice d’aridité est compris entre 0,6 et 0,75.
Géologie
La roche mère est composée de gneiss péninsulaire (précambrien) entremêlé avec de rares enclaves de roches mafiques à ultramafiques, principalement amphibolitiques. Les unités de gneiss, avec un pendage de 5° à vertical, sont composées en proportions diverses de quartz, plagioclase sodique (oligoclase), séricite et biotite. La roche fraiche est couverte d’un saprolite immature d’une épaisseur de 15 m en moyenne mais avec une large hétérogénéité spatiale, lui-même couvert d’une couche de sol de 0,5 à 2 m.
Sols
Le sol est principalement composé de ferralsols de 1 à 2 m d’épaisseur sur les pentes et plus superficiels (<0.5 m) en sommet de versant. Les vertisols sont souvent profonds (>2 m) et présents dans les fonds de vallée ou sur les passées d’amphibolite. Ils sont composés d’un assemblage de minéraux secondaires (kaolinite et goethite pour les ferralsols et smectites pour les vertisols) ainsi que de quartz, séricite et plagioclase résiduels.
Hydrologie et hydrogéologie
Le ruisseau de Mule Hole est très éphémère et ne s’écoule qu’en réponse à des évènements pluvieux intenses, pendant quelques heures à quelques jours. Sur la période d’observation, le flux spécifique annuel a varié de 1 mm (2003) à 181 mm (2005).
Le ruisseau de Berambadi est asséché depuis les années 90 suite au pompage intensif d’eau de nappe et aux nombreux petits barrages de contrôle tout au long du réseau hydrographique. Le ruisseau de Maddur (7,1 km2), un sous-bassin amont de Berambadi, s’écoulait continuellement y compris pendant la saison sèche avec un débit très faible, jusqu’à devenir éphémère en 2012 (année de mousson déficitaire).
L’aquifère des deux bassins est composé de roche fracturée, caractérisée par une porosité très faible (< 1%) mais avec une bonne conductivité hydraulique, couverte par une couche de saprolite très poreuse (10-20%) mais avec une faible conductivité hydraulique. L’eau de nappe est principalement localisée dans la zone fracturée, en raison du prélèvement racinaire profond par la végétation à Mule Hole et du pompage agricole dans la Berambadi.
Couvert végétal et usage des terres
Le bassin de Mule Hole est couvert d’une forêt sèche semi-décidue préservée, composée essentiellement (70% de la surface du bassin) d’un assemblage d’Anogeissus latifolia, Terminalia alata, Tectona grandis et Lagerstroemia microcarpa (appelé faciès ATT), ainsi que d’un sous-bois de Themeda triandra (herbe à éléphant) et de l’espèce invasive Lantana camara. L’espèce Ceristoides est associée aux zones marécageuses. Le faciès Shorea (Shorea roxburghii et Lagerstroemia microcarpa), couvrant environ 15% du bassin, occupe les zones de sol rouge peu profond sur saprolite de gneiss sableux (0,2–0,4 m sous la surface).
Le bassin de Berambadi est couvert dans sa partie amont, à l’ouest, d’une forêt sèche décidue appartenant au parc de Bandipur et constituée du même type de végétation que Mule Hole (bien que significativement dégradée). Le centre et l’est (approximativement 60 km2) sont cultivés et habités (13 villages et hameaux). Il y a encore trois décennies, l’agriculture était pluviale et composée de millet, sorgho et légumineuses cultivées pendant la mousson. L’introduction de puits pompés dans les années 90 a conduit au développement d’une agriculture irriguée intensive, d’abord dans les vallées puis dans tout le bassin versant, avec des cultures de rente comme la canne à sucre, la banane, le curcuma ou encore les légumes.