Voir l’article, publié dans Hydrological Processes, résumant les activités du SNO M-TROPICS au Cameroon ici

Le bassin du Nyong

Le système étudié est le bassin du Nyong. Le dispositif intègre des échelles spatiales complémentaires : (1) à l’échelle locale, un petit bassin expérimental est dédié à l’étude des processus ; (2) à l’échelle régionale, des bassins versants emboités allant de 200 à 20 000 km² sont dédiés à la quantification des flux de matières dissoutes et particulaires.

Climat

Le cycle des saisons du Cameroun est essentiellement régi par les déplacements annuels du front intertropical (FIT). Sur le bassin du Nyong, le climat est équatorial, du type guinéen à quatre saisons sur la plus grande partie de la zone ; la petite (mars à mai) et la grande saison des pluies (septembre à novembre) sont séparées par une courte saison plus sèche, la grande saison sèche s’étendant de décembre à février. Les pluviométries annuelles sont comprises entre 1500 et 2000 mm, la température moyenne annuelle est de l’ordre de 25°C pour une amplitude de 2,4°C.

Géologie

Le substratum du bassin du Nyong est constitué par deux ensembles principaux. (1) Au sud, le groupe du Ntem, correspondant à la bordure septentrionale du craton du Congo, stable depuis environ 2000 Ma. Les formations plutoniques sont principalement constituées de granitoïdes. (2) Au nord, la zone mobile fortement affectée par l’orogénèse panafricaine (600-500 Ma), où deux facies ont été distingués : (a) au Nord, la série de Yaoundé, formée de gneiss et de migmatites à grenats ; et (b) au contact avec le craton, la série d’Ayos-Mbalmayo-Bengbis, essentiellement constituée de chloritoschistes et de quartzites.

Hydrologie

Le territoire du Cameroun peut être découpé en quatre grands ensembles. Ce sont, du Nord au Sud les bassins du Tchad, du Niger, les bassins atlantiques (Sanaga, Nyong, Ntem…), et le bassin du Congo. Typiquement, le débit moyen du mois d’étiage (février ou mars) représente 7 à 9% de la valeur correspondant au mois des plus hautes eaux (novembre).

Relief

Le bassin amont du Nyong appartient à l’unité morphologique connue sous le nom de « Plateau sud-camerounais ». Il s’agit d’une vaste surface mollement ondulée, dont l’altitude est comprise entre 650 et 850 mètres ; la morphologie caractéristique présente des interfluves émoussés correspondant à des « demi-oranges » plus ou moins dégradées.  Parfois émergent des inselbergs et des massifs cristallins, comme celui de Yaoundé, culminant à 1295 mètres.

Sols

Le bassin du Nyong appartient au domaine latéritique. Les sols y sont essentiellement ferralitiques : sols orthiques modaux sur le Plateau sud-camerounais avec des zones hydromorphes dans la haute vallée du Nyong, sols jaunes topomorphes dans le bassin côtier.

Couvert végétal

Le triangle Yaoundé-Sangmélima-Abong Mbang, compris entre les zones de savanes herbeuses et arbustives au Nord, la forêt atlantique sempervirente à l’Ouest et au Sud, et la forêt congolaise à l’Est, appartient au domaine de la forêt congo-guinéenne semi-décidue à Stertuliacées et Ulmacées. Parmi les espèces caractéristiques de ce milieu, on peut citer Lophira alata et Pycnantus angolensis, ou Gilbertiodendron dewervei et Bailonella toxisperma à l’approche de la réserve du Dja ; les dépressions marécageuses sont colonisées par Raphia cf montbuttorum. Dans la partie amont du bassin, les forêts marécageuses à Stertulia subviolacea passent vers l’aval à des prairies aquatiques à Echinochloa pyramidalis.

Anthropisation

La partie amont du bassin du Nyong apparait comme assez bien préservée : (a) avec une densité de population de 5-10 hab./km², la pression démographique est faible ; (b) ce n’est pas une zone d’élevage intensif de bétail ; (c) la zone étudiée n’est pas soumise à une agriculture intensive et fertilisants ou pesticides ne sont pas utilisés ; (d) absence d’exploitation important de sable, gravier ou d’activité minière.